Le cinéma Français sous l’occupation

1939-1945
Dès juin 1940, en colonisant le cinéma français à tous les niveaux, les Allemands mirent fin aux marchandages et à la discorde qui régnait entre les professionnels, les banques et le gouvernement.
L’occupant s’empressant d’interdire la diffusion de films anglo-saxons, détourna à son profit la majorité de la pellicule et des matières premières disponibles, priva le cinéma de nombreux travailleurs et exigea une licence de production pour chaque film ainsi qu’un visa d’exploitation délivré par une commission de censure.

En toute logique, cela n’aurait pas dû être des conditions optimales pour doper la créativité d’un cinéma sous le choc de la défaite, sans compter que les intentions de Goebbels étaient de l’utiliser comme outil de propagande de masse pour prêcher l’idéologie nazie. Il n’en fut cependant rien, essentiellement grâce à Alfred Greven qui, passionné de cinéma français et convaincu qu’il était seul apte, sur le plan qualitatif, à concurrencer le cinéma anglo-saxon, préféra encourager une production dénuée de toute empreinte politique avec les stars du moment – acteurs et réalisateurs. Bref, même strictement contrôlé par les Allemands, le cinéma français avait été artificiellement placé dans une bulle de « liberté surveillée » où aucun autre cinéma ne viendrait gêner son expansion et redéfini par des bases de travail saines – conditions réglementées, sécurité d’emploi… –, soit un espace de création unique en forme de « parenthèse enchantée » qui allait durablement marquer les esprits, d’où émergèrent de nouveaux talents (Becker, Clouzot) et une pléiade d’œuvres immortelles.

Période funeste pendant laquelle environ 220 films ont été produit en France dont une trentaine par la Continentale, maison de production française à capitaux allemands.

Le fameux visa de censure appeler ORAFF ( Office de Répartition de l’AFFichage) se retrouve sur la plupart des affiches imprimée à cette époque.