Réalisme poétique

1930-1939
Le réalisme poétique est un courant cinématographique ayant dominé la production française dans les années 1930-1940, c’est-à-dire entre les débuts du cinéma parlant et les années sombre de l’occupation. Le terme est imposé par Georges Sadoul qui l’emprunte au théoricien britannique Roger Manvell.

Le courant, influencé par la littérature naturaliste, par les avant-gardes et par le cinéma expressionniste allemand est illustré par les films de Jean Vigo, René Clair, Jean Renoir, Marcel Carné, Marcel L’Herbier, Marc Allégret, Jacques Becker, Jean Grémillon, Jacques Feyder et Julien Duvivier, notamment. Il faut également souligner l’importance de personnalités telles que les scénaristes et dialoguistes Jacques Prévert et Henri Jeanson, l’écrivain et producteur Marcel Pagnol, le scénariste belge Charles Spaak, le directeur artistique Lazare Meerson et le décorateur hongrois Alexandre Trauner.

Les acteurs emblématiques du réalisme poétique sont Michel Simon, Jean Gabin, Arletty et Michèle Morgan. Des personnages maudits, souvent parias, représentants d’une classe sociale, mais aussi et surtout marqués par un fatalisme qui leur est propre. Le destin, la fatalité, a d’ailleurs une place prépondérante dans ces films – c’est le côté « poétique ».

À son tour, le réalisme poétique aura une influence importante sur le film noir, le cinéma néoréaliste italien et sur la Nouvelle Vague.